Pionnière de la musique sur synthétiseur – instrument auquel elle a donné quelques-uns de ses chefs-d’oeuvre –, proche de Pierre Schaeffer et de Pierre Henry dans les années cinquante, des peintres de l’avant-garde française et new-yorkaise dans les années soixante et soixante-dix, Éliane Radigue a construit, loin des milieux musicaux officiels, l’une des productions les plus originales de ces cinquante dernières années.
Sa conception du temps musical fascine ses auditeurs depuis des décennies.
De nombreux jeunes compositeurs s’intéressent aujourd’hui à son travail et s’en inspirent.
Dans cet ouvrage, Éliane Radigue nous parle des sons qu’elle utilise, de leur découverte et de leur apprentissage.
Elle relate, enfin, son parcours au sein d’un monde musical longtemps fermé aux femmes compositrices.
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Après Tom Johnson, Bernard Girard publie ses Entretiens avec Eliane Radigue. La compositrice (née en 1932) retrace son parcours, évoque ses rencontres avec de nombreux plasticiens et musiciens d’avant-garde (à Paris, Nice, New York), la technologie sur laquelle repose sa musique, la spiritualité orientale qui alimente son œuvre. Elle s’affranchit rapidement de l’esthétique de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, avec lesquels elle a travaillé dans les années 1950, pour développer un langage personnel, recherche incessante sur le son et l’espace. Eliane Radigue, qui, depuis une dizaine d’années, conçoit désormais des pièces pour instruments acoustiques, témoigne de sa volonté de s’émanciper en tant que femme dans un courant aussi confidentiel. Le philosophe, spécialiste de la musique contemporaine, complète cet entretien des plus intéressants en échangeant quelques propos éclairants avec deux interprètes de sa musique, Carol Robinson et Emmanuel Holterbach. L’ouvrage comporte en annexe une bibliographie, une discographie, une filmographie ainsi qu’une liste d’œuvres mais une synthèse chronologique, même succincte, des principales étapes de l’existence d’Eliane Radigue aurait également été utile. Le portrait que Bernard Girard dresse en préambule de cette femme libre et opiniâtre compense toutefois cette lacune (Aedam Musicae AEM-131, 144 pages, 16 euros). SF
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