En France, dès la fin du XVIIe siècle, le terme « ballet » est investi par les poètes et les musiciens pour fonder, au sein des arts lyriques, une nouvelle forme hybride, située entre danse et opéra, à l’heure où le ballet de cour stricto sensu ne jouit plus de sa gloire passée. Pourtant, peu d’études se sont penchées sur l’extraordinaire fortune qu’a connue le mot « ballet » dans le monde de l’opéra aux Temps modernes. « Ballet héroïque », « opéra-ballet », « ballet comique », « ballet bouffon » sont autant d’exemples tirés des XVIIe et XVIIIe siècles qui attestent que l’on ne peut s’intéresser à ces œuvres sans démêler les traditions scéniques, lyriques et chorégraphiques qui les définissent. C’est donc par rapport aux diverses composantes de l’opéra en France – et en dépassant le simple dénominateur commun de l’art chorégraphique – qu’il convient d’étudier le large pan de la production lyrique qui s’est, à l’aube du XVIIIe siècle, réclamé du ballet.
Au-delà de la question générique, le présent ouvrage explore également les aspects touchant à l’économie de ce genre de spectacle (fragments, emplois vocaux, structuration du divertissement) ainsi que le réseau d’influences au centre duquel se place le ballet. Enfin, certaines productions spécifiques font l’objet d’études de cas qui permettent d’illustrer le rapport que certains librettistes et compositeurs – tels que Cahusac, Destouches, Rameau, Gluck – ont entretenu avec le ballet.
Études réunies et présentées par Alexandre De Craim et Thomas Soury.
Contributions de Thomas Betzwieser, Sylvie Bouissou et Pascal Denécheau, Manuel Couvreur, Benoît Dratwicki, Jean Duron, Françoise Escande, Rebecca Harris-Warrick, Jean-François Lattarico, Raphaëlle Legrand, Laura Naudeix, Barbara Nestola, Graham Sadler, Rémy-Michel Trotier.
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