De la Première Sonate de 1971 à la Fantaisie de 2018, c’est un peu plus d’une soixantaine d’opus pianistiques de Jacques Lenot (né en 1945) qu’explore cet essai. Une dramaturgie personnelle infiltre l’œuvre du compositeur qui use de cryptogrammes comme d’incantations magiques et secrètes. Si quelques éléments biographiques viennent nécessairement renseigner les circonstances des compositions analysées, la narration s’articule en actes et en interludes, telle une représentation d’opéra napolitain, le symbolique ayant vite succédé au réel dans le parcours de l’artiste. Un pas de côté lorgne sur le bref corpus pour violon et piano dont, dans le processus créatif, la place nous a semblé intimement liée à celui, vaste, pour piano seul, l’instrument-confident. Parsemé cinquante ans durant de rencontres avec de nombreux interprètes, depuis la création de Diaphanéis à Royan (1967) jusqu’à la première des Nocturnes à Paris (2019), voilà un chemin qui invite au voyage dans le temps.

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