« Chabrier a fait entrer la tendresse et la joie dans la musique française ». Voilà comment Francis Poulenc conclut son livre consacré à Chabrier. Le Cortège burlesque, œuvre originale pour piano à quatre mains, illustre parfaitement cette phrase. À la bonne humeur contagieuse de la première partie répond l’émotion attendrie du thème de la partie centrale. L’idée même du cortège m’a orienté vers les cuivres. Ces derniers évoquent les « flonflons » tant prisés par Francis Poulenc. Il s’agit bien d’une œuvre humoristique et non d’une simple marche. La phrase chantée de la partie médiane s’accorde avec les déclarations de l’auteur sur la naïveté qu’il a si intensément recherchée dans ses compositions. Sur ce plan, la sonorité des cuivres apporte à la musique de Chabrier. Mon souhait est que cette transcription participe à la diffusion de ce patrimoine d’une vitalité et d’une verve incomparables.