De ces lieux que l’on traverse parfois, sans y penser… De ces lieux qui nous entraînent, nous soumettent, nous relient à notre mémoire, notre matière première.
Les « Lieux communs » de Paol Keineg inspirent ces propositions musicales. La langue tendue et acérée du poète nous transporte au-delà de nous même. En quelques mots simples, nous nous retrouvons au cœur de l’ineffable. Comment dire, en effet, la lassitude de l’absence, le silence des îles, les poncifs du quotidien ? Ainsi, il nous donne à entendre sa musique, il chante sans effort tous nos silences.
Ces quatre pièces pour clarinette et piano offrent une transposition musicale des silences de Paol. Aussi lui sont-elles dédiées.
Paol KEINEG
Né en 1944 à Quimerc’h, Paol Keineg est étudiant en lettres à l’Université de Brest dans les années 60.
Le poème du pays qui a faim le désigne comme chef de file de la jeune littérature bretonne. Dénonçant une province colonisée, rapetissée, il œuvre dans un esprit que l’on a pu dire comparable à celui d’Aimé Césaire.
Egalement dramaturge au verbe puissant, il use des ressources de la littérature et des « Lieux communs » de l’histoire celtique pour rendre voix aux dépossédés. Il oppose aux tentatives d’acculturation et à leurs violences le verbe sensible d’une Bretagne « non pliante », non asservie.
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